Bon je dis « non monnaie », mais sur leur site, ils ne parlent que de monnaie, mais passons, je dois être trop formaté dans une vision centrée sur les banques centrales.
Je trouve que le traitement de l’information et les discussions qui en suivent, sont en deçà de ce qu’on pourrait attendre d’une information si importante.
C’est une entreprise qui va lancer une monnaie mondiale.
On pourrait sourire, Swatch, il y a 20 en en 98, avait créé son propre outil de mesure du temps, le Swatch .beat, pour remplacer l’heure.
Leur erreur avait, je pense, été de mettre le nom de leur marque dans le concept, mais passons une seconde fois.
Là, Facebook et ses copains se sont donné les moyens de leurs ambitions.
Ils ne sont clairement pas là pour rigoler. Tout est pensé. Les plus grands esprits sont là, au service de cette nouvelle vision du monde.
Ne nous attardons pas sur les détails et sur les modalités economico-technique (qui sont pourtant HYPER interessantes) pour nous pencher sur les raisons qui ont poussé à ce que cette idée germe chez ces gens-là.
Imaginez la scène lors d’une réunion à Menlo Park:
– Comment on pourrait augmenter le CA de Facebook ?
– On devrait augmenter le nombre d’utilisateurs.
– 2.4 Milliards d’utilisateurs, soit quasiment 100% de la population en âge d’utiliser Facebook, dans le monde.
– Merde. Alors, augmentons le nombre d’annonceurs.
– Pareil.
– Alors, aidons les gens à créer des entreprises pour qu’elles puissent communiquer sur Facebook.
– Les banques n’accordent pas suffisent de prêts pour la création d’entreprise.
– Les connes… Alors, créons notre propre banque et prêtons à tours de bras.
– Les banques centrales vont venir nous casser les couilles si on fait ça.
– Alors passons-nous de ces banques centrales qui vivent encore au 19ᵉ siècle.
– Heuu Zuck, mais comment on va faire avec l’argent ?
– Hold my beer…
* Vertige *
One currency to rule them all.
Il y a presque 10 ans, en novembre 2008, je publiais un article sur mon blog de l’époque (retrouvé à l’aide d’archive.org) où je disais tout le mal que je pensais du 3D Secure.
Mais je dénonçais surtout le transfert de la responsabilité en cas d’utilisation frauduleuse d’un moyen de paiement de la banque au client :
Et, cette fois ci, vous êtes totalement responsable en cas d’utilisation frauduleuse de votre carte.
[…]
Donc, un beau croche-pied à la protection du consommateur : avant vous étiez remboursé en cas d’utilisation frauduleuse de votre CB, aujourd’hui, si vous avez le malheur de vous plaindre à la suite d’une telle utilisation, la banque peut vous appliquer des sanctions supplémentaires en vertu du non-respect des moyens de sécurisation mis en votre possession.
Je viens de tomber* sur un arrêté de la cour de cassation qui porte toute la faute sur client : Phishing : négligence fautive du client de la banque
La faute à qui ?
À la petite carte dont je parlais dans mon article de 2008 !
Quand on fait des prédictions, on est souvent fiert et content quand ça tombe juste des années après.
Dans ce cas, je ne le suis pas. Au contraire.
* Suite à un tweet de @Korben
J’avoue que le titre fait un peu putaclic, mais c’est vrai.
Depuis maintenant plus d’un an j’utilise les services de la fintech anglaise Revolut.
Revolut c’est le gros concurrent des allemands de N26. À lire l’article de la Tribune sur Orange bank, on apprend que Revolut aurait 150k clients en France et 900k dans le monde.
Revolut c’est un compte bancaire gratuit avec une carte bancaire qui a un très gros avantage quand on paye en devise étrangère : le taux de change appliqué est le taux de change interbancaire en direct.
En d’autre mot quand t’es à Stockholm en Suède, ou à Bâle en Suisse, tu as le meilleur taux de change possible, en direct.
L’application propose aussi d’avoir un compte bancaire en devise.
Ainsi on peut faire cohabiter sur son compte des Livres, des Euros, des Dollars, … (aujourd’hui Revolut prend en charge 25 des plus grandes devises comme devise de compte).
Et on peut changer tout ou partie de notre solde de compte en une autre de ces 25 devises à n’importe quel moment.
Donc si vous sentez que le Dollars hongkongais va prendre de la valeur dans les minutes à venir (grosse infos à la télé par exemple) échangez rapidement quelques euros (dizaines ou centaines si le cœur vous en dit) en cette devise et suivez l’affaire en direct et rebasculez en euros pour assurer votre gain.
En résumé c’est un petit Forex, sans souscrire à un abonnement chez un Broker, pour pas un sous.
J’aimerais beaucoup savoir ce qu’en pense @Dauran.